L'Etreinte

Marie a une sorte de tristesse, depuis son divorce. 

Non pas que son mari lui manque, non.

Quelque chose de profond, des regrets qu’avec force

Elle essaie d’étouffer, d’oublier au plus prompt.

Il n’était pas méchant mais il était obtus 

Puisqu’il lui refusait sa carrière et son du

Elle acceptait tout, si chétive et si douce

Convaincue de ne savoir utiliser ses pouces

Si bien qu’après ça, après une décennie

D'union et sacrifice, elle voit qu’elle nie

Sa sensibilité, son coeur, ses désirs et sa joie

Finalement son âme, à ce qui n’est pas soi.

Mais Marie se retourne, avance et progresse

Même si elle voit, chaque jour, sans cesse,

Sa névrose et son coeur, brisés en mille miettes

Bidoche partagée entre maintes assiettes.

Et puis après un temps, temps correct, acceptable, 

Se surprend à être envers elle-même affable, 

Elle crée son commerce, extrait de sa tristesse, 

Exprime son désir, sa passion, sa prouesse, 

Elle n’a pas soutien, juste elle, en solitaire, 

Dans les ténèbres nait un besoin de lumière, 

Une femme neuve, une indépendante 

Claquant la porte au nez des fiertés pédantes.

Et elle se rend compte qu’au fond de ces abysses

Existent des beautés, simples et sans vices

Réconciliant avec une promesse non-feinte, 

Se blottit en douceur dans sa propre étreinte.

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© PARO